vendredi 6 juin 2014

La cabane des Passeurs au port de Candes-Saint-Martin


La cabane des Passeurs au port de Candes-Saint-Martin est une petite bâtisse en bois un peu vétuste mais pleine de charme qui est mise gracieusement à la disposition de notre société de pêche par la mairie. Nous l’utilisons principalement pour nos réunions pendant la belle saison car il n’y a pas de chauffage et elle est de par sa situation le lieu central de nos activités lors de la fête de la pêche en Juin, du barbecue gratuit pour nos adhérents, notre participation à la fête des ricochets organisée par le comité des fêtes en Juillet ainsi que pour les démonstrations et initiations de pêche aux leurres et au coup.
Cette cabane à une histoire ; plusieurs fois rénovée, elle abritait autrefois les passeurs du bac de la Vienne. C’est pourquoi il nous a semblé opportun de faire ce petit reportage du temps passé avec le témoignage d’un ancien passeur.


 Les passages commencent en 1858-1860 avec l’utilisation d’une charrière pour traverser la Vienne jusqu’à l’arrivée du transbordeur communément appelé bac fabriqué en 1928 par les chantiers « Roche Maurice » de Nantes.
Les traversées étaient gratuites, les frais de fonctionnement étaient financés par le département d’Indre-et-Loire.
Mr. Maurice MOIRIN coiffé de son inséparable casquette, 85 ans demeurant à Saint-Germain-sur-Vienne a eu la gentillesse de nous parler de sa carrière de passeur.



A partir de 1952, le service des  Ponts et Chaussées ancêtre de l’actuelle D.D.E. de Chinon ont embauché Maurice MOIRIN comme passeur. Il a travaillé successivement avec Raymond FOUCHER, Henri BRUGIERE et Léandre MOIRIN le frère de Maurice. Maurice et Henri ont été les derniers passeurs, leurs activités ont cessé avec la fermeture définitive du bac le 23 Novembre 1969, la construction du pont enjambant la Vienne étant achevée.
Le bac était ouvert tous les jours, Dimanche et jours fériés y compris,  2 personnes se relayaient donc par demi-journées du lever du jour au coucher du soleil ou jusqu’à 20 heures. Entre chaque passage, l’attente se faisait dans la cabane.
Maurice raconte : «  il y a eu de bons moments passés entre copains, comme moi c’étaient des bons vivants. Comme j’habitais à Candes-Saint-Martin, il n’était pas rare non plus que je sois réveillé la nuit par les jeunes qui rentraient du bal et qui voulaient traverser pour rejoindre Savigny-en-Véron. Il y a eu aussi les passages périlleux en pleines crues notamment pour récupérer en pleine nuit les moutons ou les vaches du bocage et les sauver des eaux ».
Les traversées se faisaient en bac mais il y avait aussi une charrière de secours.
Le bac mesurait environ 17 mètres de long et 6 mètres de large avec une capacité de 10 tonnes. Il transportait les personnes, les marchandises (légumes, …), les voitures (7 à 8 maxi), les cailloux, … L’été, au moment des basse-eaux, il fallait limiter les charges pour éviter les risques d’ensablement. Il était guidé par 2 énormes chaines de 320 mètres pesant 3.5 tonnes chacune, elles traversaient la Vienne et reposaient au fond. Pour mouvoir le bac, il y avait un système de 8 poulies horizontales pour décoller les chaines du fond de l’eau, de 4 guides et de 2 barbotins ( voir photo) entrainés par un gros moteur Bernard de 22 cv puis par un moteur Renault Couach de 30 cv. Les barbotins étaient changés tous les 2 mois et les chaînes étaient inusables.
La charrière était une barque plate en bois de 12 mètres de long. Elle servait de dépannage ou pour les petits passages. Elle était guidée par une poulie sur un câble en acier  traversant la Vienne et tendu en biais à 7 ou 8 mètres de hauteur. Elle était mue par la seule force du courant, le câble étant incliné suivant le côté de la traversée.
De tout cela, il ne reste plus aujourd’hui que la cale de Candes-Saint-Martin qui sert de mise à l’eau pour les barques des pêcheurs et la cabane des Passeurs en surplomb, vestige d’une époque révolue mais non oubliée. L’histoire continue puisque la commune va entreprendre des travaux de rénovation de la cabane en 2015, en cela nous la remercions sincèrement.
Ce petit reportage a été réalisé par des membres du bureau de notre société de pêche :
Cyril PLISSON, Franck JOYEUX et Michel PLANTROU








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